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Site officiel  johnspurling.com
Che Guevara était encore en vie dans la jungle bolivienne, lorsque John Spurling commenca à écrire sa pièce. Sa mort (il fut exécuté le 9 octobre 1967) fit de lui l'icône révolutionnaire mondialement célèbre, le temps qu'il l'ait terminée.
 
La  première représentation de MacRune Guevara eut lieu en Février, en 1969 par la Compagnie du National Theatre avec un casting de stars : Jeremy Brett, Derek Jacobi, Robert Stephens, Jane Lapotaire, Ronald Pickup et Charles Kay.
 
La pièce mise en scène par Frank Dunlop et Robert Stephens. A cette époque, Jeremy travaillait sous la direction de Laurence Olivier, dans une branche expérimentale du National Theatre : Jeanette Cochrane.
 
La pièce de John Spurling raconte l'histoire d'un peintre écossais nommé MacRune qui a couvert son appartement avec des photos de Che Guevara. Après sa mort, le prochain personnage à entrer dans son appartement est un critique d'art, Edward Hotel. Ce dernier se met alors à explorer les vies de Che Guevara et MacRune -- ainsi que la sienne propre et ses ambitions. Les scènes sont tour à tour comiques, tragiques, passant même par la comédie musicale.
Irving Wardle considérait cet "atelier" comme "un gymnase pour les nouveaux écrivains pour donner à quelques acteurs la chance d'obtenir une production. Ce n'est pas pour dénigrer les pièces, et catégoriquement pas celle de John Spurling MacRune's Guevara. Tour à tour, nous voyons le Che, tel un Che latino-américan, un Robin des bois, un Clyde du Congo, inondant les vérandas bourgeoises avec le sang des innocents, puis comme un martyr investi d'une noble cause. Le "MacRune" du titre, est un vieil artiste écossais sans le sou, entièrement possédé par la légende de Guevara."
 
Un reporter du New York Times a décrit plus tard la production de MacRune's Guevara, comme " la version tronquée, ordonnée par Kenneth Tynan" et a déclaré que "la pièce est devenu un sujet de controverse politique; en effet  certaines personnes la considéraient comme une atteinte à Guevara."
 
Le célèbre critique de théâtre Kenneth Tynan déclara à ce propos : "Cette pièce est d'un terrible mauvais goût. Mettre en scène un homme qui est un héros pour des millions de gens, à peine après sa mort, et en faire une espèce de gangster fou."
MacRune's Guevara
de John Spurling
- 1969 -
National Theatre/ Jeannetta Cochrane Theatre
Rôle: Che Guevara
Le choix de Jeremy pour interpréter le révolutionnaire bolivien peut surprendre. Coincidence, tous deux avaient des grands-parents Irlandais.
 
Jamais la méthode du "becoming" n'a pris autant de sens, Jeremy a ainsi  passé près de six mois à parcourir l'Amérique Latine en auto-stop pour obtenir la meilleure approche et compréhension de Guevara et de son passé. Cet investissement personnel lui a permis d'entrer dans la peau de son  personnage et d'incarner un Guevara plus vrai que nature.
 
En 1979, Jeremy a déclaré à un interviewer britannique : "J'ai été très intrigué par les exploits de Guevara là-bas, j'ai donc décidé d'y aller et suivre sa route. En fait, c'était plutôt triste à faire, parce que, bien sûr, tout était terminé pour lui en Bolivie.
 
"Je me suis ensuite rendu dans le royaume des Incas parce qu'ils m'ont toujours fasciné, puis au Chili et au Brésil, et je suis rentré à la maison. J'y suis allé avec très peu d'argent parce que je voulais voir si je pouvais survivre sans, me débrouiller seul. J'ai été absent pendant près de six mois, et j'ai fait énormément d'auto-stop."
 
"J'ai travaillé là bas aussi. A un moment donné, j'ai pris des pierres, je les ai polies et arrangées et vendues sur place, et au Chili, j'ai ramassé beaucoup, beaucoup de coquillages et avec une paire de pinces, j'en ai fait une toute petite souris, que j'ai vendue très cher."
John Spurling s'en expliqua : "Tynan ne voulait pas que la pièce soit jouée. Ainsi, cela ne le gênait pas de "travestir" un héros pour des millions de gens, tant que le héros était d'extrême-droite. Tynan ne semble pas avoir remarqué que ma pièce n'était pas du tout dirigée contre Che Guevara, et finalement était même en partie sympathisante, mais qu'elle était dirigée uniquement contre ceux qui ont utilisé le Che à leurs propres fins douteuses."
 
Malgré ces controverses la pièce fut très remarquée. Elle enthousiasma le public et fut chaleureusement saluée par la presse. Le critique de théâtre John Barber écrivit à l'époque dans le Daily Telegraph : "La technique de cette pièce pleine d'esprit me rappelle une des propres maximes du Che : "Mouvement constant, méfiance constante, éternelle vigilance".
 
L'auteur ne s'engage pas, il évolue rapidement de la méfiance de tout ce que le Che représentait, à une déclaration éloquente de son appel romantique. Comme les écrivains qui l'ont influencé, Pirandello et Borges, le nouveau dramaturge éblouit le public par la vivacité de ses transitions. "
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