Peu de temps avant sa mort en 1995, Jeremy confia dans sa dernière interview à David Stuart Davies : "Je n'ai jamais eu l'impression d'avoir été Sherlock Holmes. Je ne l'ai jamais vraiment saisi, vous savez. Il était toujours en avance sur moi et je ne l'ai jamais rattrapé. Etre Sherlock Holmes est difficile, car il est insaisissable. Peut-être y suis-je parvenu une ou deux fois. Mais Sherlock Holmes est toujours présent. Il est l'un des génies intellectuels les plus impénétrables sur lequel on a jamais écrit. Les hommes le trouvent fascinant parce qu'il a une parfaite maîtrise de lui-même, tandis que les femmes voient en lui un défi : elles veulent briser cette carapace glaciale et révéler les vrais sentiments qui s'y cachent. Bien sûr, Holmes a aussi une part féminine en lui : l'intuition, qui fait partie de sa magie. Qu'il soit loué, il nous devance toujours. Mais j'ai vécu une période fascinante en l'interprétant. J'ai dit à Dame Jean [Conan Doyle] que j'avais dansé au clair de lune avec son père pendant dix ans. Au clair de lune et non dans la lumière du soleil... Holmes est un personnage très sombre."
Début 1995, lors de sa tournée d'interviews en Amérique, Jeremy déclara à ses fans que pour lui Basil Rathbone restait le meilleur Sherlock Holmes. Alors que sa reconnaissance était mondiale, il ne pensait pas avoir été le choix idéal pour le rôle, ni l'avoir interprété comme il convenait. Il aura toujours douté de la valeur de sa prestation.
Une formule "définitive" l'a consacré "The definitive Sherlock Holmes".
Jeremy avait dit en Février 1991 : "J'ai fait 33 histoires de Sherlock Holmes et certaines d'entre elles sont bonnes. Mais le Sherlock Holmes définitif est vraiment dans la tête de chacun. Aucun acteur ne peut entrer dans cette catégorie parce que chaque lecteur imagine son propre idéal. "
Dans l'imaginaire de chacun existe sa propre représentation du détective. Pour les holmésiens, l'œuvre canonique aide à brosser un portrait par petites touches au fil des nouvelles. Si l'image idéale de Sherlock Holmes n'existe pas, car trop subjective, Jeremy s'en rapprochait merveilleusement.