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Conan Doyle: L'entrepreneur de Norwood
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INSPECTEUR LESTRADE
Nous faisons connaissance de l'Inspecteur George Lestrade de Scotland Yard, l'excellent Colin Jeavons qui donne une vraie consistance à son personnage. Décrit comme "un petit homme à l'œil noir, avec une face de rat au teint plombé et à la mine chafouine", Lestrade possède à l'écran un peu plus de facultés que son alter ego littéraire, policier falot "dénué de raison, manquant d'imagination et de bon sens". Moins caricatural, il n'en reste pas moins tâtillon et procédurier, vaniteux et naïf, mais finalement sympathique.
 
La rivalité qui l'oppose en permanence à Holmes est toutefois teintée d'admiration et de respect, aspects qui prendront encore plus d'importance plus tard dans la série. Mais dans cet épisode, les répliques caustiques et les moments comiques les plus savoureux viennent de la bataille d'ego entre les deux hommes.
Au début de l'histoire, Lestrade n'est pas peu fier de prendre la prérogative sur le détective et se targue d'avoir résolu l'affaire avant lui. L'inspecteur détient la preuve incontestable de sa victoire, il jubile, fanfaronne et console ironiquement Holmes. Ce dernier décontenancé et à court d'arguments semble capituler. Pourtant, la situation ne tarde pas à s'inverser. Holmes ne doute pas que Lestrade se fourvoie sur une fausse piste et prépare une vengeance spectaculaire et triomphale devant un Lestrade abasourdi. L'inspecteur devra s'incliner une fois de plus...
Les Aventures de Sherlock Holmes  (1984–1985)
L'HISTOIRE
(31 Octobre 1903)
Dans tous ses états, le jeune avoué John Hector McFarlane, vient solliciter l'aide urgente de Sherlock Holmes. Sur le point d'être arrêté par l'inspecteur Lestrade, il se dit faussement accusé du meurtre de Jonas Oldacre, entrepreneur célibataire et retraité qui voulait faire de lui l’unique héritier de sa fortune.
A la suite d'une soirée prévue chez ce dernier pour mettre la dernière main à cet étrange testament, un incendie a ravagé un dépôt de bois situé derrière sa maison de Norwood. Depuis, Oldacre a disparu et la police découvre bientôt des restes humains calcinés dans les débris du brasier qui pourraient être les siens...
Le malheureux jeune homme vient de découvrir la terrible accusation dans la presse et n'a que quelques instants pour se confier à Holmes avant d'être menoté et arrêté par la police. McFarlane échappera-t-il à la potence ?
Tout semble incriminer l'infortuné McFarlane : un coffre ouvert, une lourde canne à pommeau oubliée sur place, l'empreinte ensanglantée de son pouce, le témoignage accablant de la gouvernante...
Pourtant Holmes en étudiant rigoureusement les faits et les lieux révèlera le plan diabolique de l'entrepreneur à la générosité suspecte. Ancien fiancé éconduit de la mère de McFarlane, Oldacre comptait mettre fin à ses graves difficultés financières tout en réussissant une vengeance personnelle. Le détective devra se déguiser en clochard et enfumer le coupable pour révéler sa sordide machination...
Jeremy Brett ...  Sherlock Holmes
David Burke ...  Dr. John Watson
Rosalie Crutchley ...  Mrs. Lexington
Colin Jeavons ...  Lestrade
Helen Ryan ...  Mrs. McFarlane
Jonathan Adams ...  Jonas Oldacre
Matthew Solon ...  John Hector McFarlane
Rosalie Williams ...  Mrs. Hudson
Andy Rashleigh ...  Bearded Constable
Anthony Langdon ...  Tramp
Ted Carroll ...  Seafaring Tramp
Producteur : Michael Cox, Stuart Doughty
Adaptation : John Hawkesworth
Réalisateur : Ken Grieve
Scénariste : Richard Harris
Décorateur : Tim Wilding
Musique : Patrick Gowers
10ème épisode tourné
Série 2 : 3/6
1ère diffusion : Angleterre: 8 septembre 1985 - ITV Network (10ème épisode diffusé); Etats Unis: 20 février 1986 - WGBH; France: 26 février 1989 - FR3 (10ème épisode diffusé)
Durée:  46 min 20 sec
L'Entrepreneur de Norwood
The Norwood Builder
Saison  1 - Épisode 10 (1985)
ÉCHOS DE TOURNAGE
Dans cet épisode, Michael Cox et Jeremy eurent une longue et difficile discussion à propos de la séquence du scénario où Holmes se déguise en clochard. Le détective se cache dans les bois pour rencontrer un vagabond qu'il sait bivouaquer dans les environs grâce à un message codé caractéristique aperçu par terre. En fait, il n'y avait pas de déguisement en tant que tel, ni faux nez, ni perruque ou autres artifices.
Tout ce que nous voyons c'est Jeremy avec une chevelure sale et hirsute, le visage maculé de terre et vêtu de guenilles. Son expression impassible participe également à ce portrait : les yeux baissés ou dans le vague, se dérobant au regard du vagabond afin d'obtenir sa confiance et ses confidences.
 
Michael Cox raconte : "Jeremy disait que "Holmes, dans cette scène, était pris de court car il n'avait pas prévu d'emporter sa trousse de maquillage avec lui à Norwood. C'est pourquoi il ne pouvait que se frotter les cheveux pour les rendre gras et prendre une sorte d'accent campagnard afin de jouer un personnage totalement différent, mais pas quelqu'un non plus de fondamentalement différent. J'avoue que j'étais un peu déçu. J'aurais souhaité que Brett fasse quelque chose de plus spectaculaire. Mais je peux comprendre la logique de sa position. Nous avons donc fait ce que Jeremy voulait. "
UN ALLIÉ ET SURTOUT UN AMI
Dans cette histoire, Watson tient une place beaucoup plus importante et se montre un allié sûr et efficace. Holmes lui fait entièrement confiance. Son rôle est même essentiel puisqu'en accompagnant Holmes à Norwood, il  vérifie les livres de comptes  d'Oldacre où il découvre des lacunes révélant que l'homme avait besoin d'argent. Il applique sa maxime : "Un livre de comptes en dit plus qu'un journal privé".
Fier de son ami, Holmes sourit quand Watson, chargé de la tâche ingrate de déchiffrer les passages illisibles gribouillés par Oldacre, en déduit qu'il les a écrit dans un train. Tel Maître, tel disciple...
 
Le duo Holmes et Watson fonctionne et se complète à merveille pour résoudre l'enquête. Mais l'aspect très attachant de l'histoire est certainement l'amitié profonde qui unit les deux hommes.
 
Les scénaristes ont ainsi écrit deux scènes importantes aidant au développement du personnage du docteur : celle où il explique le raisonnement de Holmes à McFarlane et celle du petit déjeuner où il tente de remonter le moral du détective lorsque la preuve accablante de Lestrade a laissé Holmes sur le carreau...
COUP DE DÉPRIME...
Watson descend de sa chambre au matin et découvre un tableau pitoyable. Dans la pièce en désordre, Holmes en chemise de nuit est assis, prostré, les yeux fixes dans le vague, le visage défait après une nuit d'insomnie. On découvre un autre aspect du détective. Un être vulnérable et complexe, en proie au doute. Se sentant impuissant face à l'évolution de la situation, il sombre dans la dépression et la léthargie. Grâce au docteur qui sait comment faire et quoi dire, Holmes reprend peu à peu confiance en lui. Il avoue à son ami quel point il a besoin de son soutien moral et ses encouragements. Watson lui parle doucement mais fermement, le materne, le nourrit, et le remet sur pied avant de l'entraîner à Norwood reprendre l'enquête avec lui.
 
Pour Jeremy, l'amitié entre les deux hommes était essentielle et la scène montre que Holmes a davantage besoin de Watson, que Watson n'a besoin de lui. Le détective serait perdu sans son ami, "sans Watson, Holmes aurait pû devenir cocaïnomane depuis longtemps". La machine à raisonner laisse place à un être sensible, terriblement humain et faillible.
Pour rendre sa révélation plus spectaculaire aux yeux de Lestrade, le détective nous présente son "tour de magie" théâtral aboutissant à l'avènement de son triomphe.
 
Cet épisode magnifiquement filmé offre des images très esthétiques à travers le jardin de Norwood, la gestuelle dansante de Holmes arpantant la maison ou son agilité d'une grâce féline perché sur une poutre tombée. Il nous présente également des images impressionnantes quand les flammes dévorent l'entrepôt d'Oldacre.
 
Les figurants jouant les pompiers intervenant sur l'incendie sont de vrais pompiers. La compagnie de la ville de Preston avait en effet conservé une brigade victorienne avec ses uniformes, camions et équipement d'époque au complet.
 
La quasi totalité du "Norwood Builder" se déroule dans la propriété d'Oldacre. Le tournage a ainsi eu lieu à Beech Mount, Bowdon Road, Altrincham, Greater Manchester qui a été largement utilisé aussi bien pour l'intérieur, le jardin, l'allée ainsi que la route à l'extérieur.
 
L'histoire a la particularité de ne pas être linéaire, le postulat de départ étant la culpabilité de McFarlane, Holmes devra remonter les pistes afin de prouver le contraire. Le détective procède par étapes qui s'enchaînant les unes aux autres, révéleront la vérité tandis que son propre cheminement moral passe lui-aussi par des hauts et des bas.
 
Holmes trouve tout d'abord étonnant qu'Oldacre ait choisi le fils de son ancienne compagne pour héritier. Malgré cette bizarrerie, il ne trouve rien qui puisse innocenter McFarlane. Le détective commence à douter de son innocence. Se serait-il fourvoyé ? Lestrade aurait-il raison ? Cette fois, Holmes voyant sa défaite signée, sombre dans la déprime. Il apparaît alors comme un homme fragile et faillible. Et un mauvais perdant... Pourtant, le détective ne peut pas se tromper !
 
Dès lors que la culpabilité du jeune homme semble prouvée par la preuve sans appel de Lestrade, Holmes est certain du contraire. C'est un coup monté pour faire accuser McFarlane de meurtre !
S'ensuit la véritable enquête dans laquelle Holmes à son apogée, fait preuve de tout son art et de toute sa ruse pour démasquer les coupables. Il trouve les vrais indices, cherche la faille, les contradictions, calcule, analyse et déduit.
UN PLAN MACHIAVÉLIQUE
La trame de cet épisode stylisé et très divertissant exploite la haine et la crauté d'un homme mené par la vengeance et la cupidité. Comme souvent, Conan Doyle a simplifié la fin de sa nouvelle en donnant simpllement le détail que les restes d'ossements retrouvés dans l'incendie, étaient des os de lapin.
 
L'épisode présente certaines modifications par rapport à l'histoire originale, les scénaristes ayant voulu lui donner une tournure plus dramatique. Oldacre devient un assassin qui a prémédité de tuer un vagabond puis d'en brûler le corps pour échafauder son plan machiavélique de condamner à mort un innocent.
 
Heureusement, le tragique des circonstances est contrebalané par un humour omniprésent. L'épisode offre également de nombreux petits moments qu'on prend plaisir à regarder grâce au merveilleux jeu des acteurs, à la grande complicité des deux héros ou la joute verbale jouissive entre Homes et Lestrade. L'intrigue tient le spectateur en haleine jusqu'au retournement de situation final et fait de cet épisode une réussite.
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