De retour en Angleterre, en 1944, Edward fit ses études à Stoove School, Buckinghamshire, puis en 1951-1952, son service militaire dans l'aviation comme sous-lieutenant dans la Royal Air Force (RAF) avec Ronnie Corbett, qui devint son ami de longue date. Enfin, il décida de se former au métier d’acteur et entra à la Royal Academy of Dramatic Art (RADA) à Londres dont il fut membre associé. Entre temps, ses parents avaient divorcé quand il avait seize ans.
Edward Hardwicke fréquenta les planches du Bristol Old Vic, Oxford Playhouse et Nottingham Playhouse et noua, dès cette époque, d'autres amitiés importantes, avec Albert Finney, Anthony Hopkins et Peter O'Toole. Hardwicke partagea un appartement avec O'Toole au cours de son premier emploi d'importance, au Bristol Old Vic entre 1954 et 1957. Après des saisons à Oxford et Nottingham, et quelques apparitions au West End, Edward intégra en 1964 le prestigieux National Theatre de Sir Laurence Olivier.
Il se produisit régulièrement pendant sept ans. Apparut avec Olivier et Frank Finlay dans “Othello” de William Shakespeare, "Love for Love" (Amour pour Amour) de William Congreve, magnifiquement réalisée par Olivier, "Solness, The Master Builder" (Solness le constructeur) d’Ibsen.
Ce furent les années d'or de l'Old Vic. Les nouvelles recrues de Sir Olivier se nommaient Jeremy Brett, Michael Gambon, Edward Petherbridge, Derek Jacobi et Christopher Timothy, celles déjà établies, Robert Stephens, Colin Blakely et Albert Finney.
Il joua également dans les pièces : "The Royal Hunt of the Sun" (La Chasse royale du soleil) de Peter Shaffer avec Robert Stephens, "Charley’s Aunt" (La tante de Charley) de Brandon Thomas, “Rosencrantz and Guildenstern Are Dead” (Rosencrantz et Guildenstern sont morts) de Tom Stoppard, "The Way of the World" (Le Train du monde) de Congreve, "The Crucible" (Les Sorcières de Salem) d’Arthur Miller, "The Rules Of The Game" (Le Jeu des rôles) de Luigi Pirandello, "L’Idiot" de Fédor Dostoïewski et “Mrs Warren’s Profession” (La profession de Madame Warren) de George Bernard Shaw dans le rôle de Praed avec Coral Browne.
En 1966, Hardwicke fit en particulier preuve de tout son talent en interprétant Camille Chandebise dans la farce "A Flea in Her Ear" (La Puce à l’oreille) de Georges Feydeau, mise en scène de Jacques Charon de la Comédie Française. Dans ce rôle comique, le trouble de la parole du personnage s'aggrave lorsque les conditions météorologiques changent...
Sa carrière se poursuit assidûment au théâtre. En 1973, Hardwicke retourna à l'Old Vic de Bristol pour interpréter le Dr Astrov dans “Oncle Vania” de Tchekov aux côtés de Peter O'Toole. En 1975 au Haymarket Theatre dans le West End, il se produisit dans l'élégante comédie de mœurs de Frederick Lonsdale “On Approval” où il retrouva ses anciens collègues du National Theatre, Geraldine McEwan et Edward Woodward. Le producteur de la pièce, Duncan Weldon, déclara que Hardwicke était un homme sans prétention, plutôt timide, et que c'était un plaisir de travailler avec lui. "Il ne ressemblait pas du tout à un acteur !" Au Yvonne Arnaud Theatre en 1976, il incarna Sir Robert Chiltern dans “An Ideal Husband” (“Un Mari idéal”) d’Oscar Wilde, une production qui fit le tour du Canada. En 1977, il retrouva le National Theater pour la production de "La Dame de chez Maxim" de Feydeau.
Edward Hardwicke n'était guère connu jusqu'à son apparition dans la série télévisée "Colditz". Cette série télévisée américano-britannique en 28 épisodes de 50 minutes, fut diffusée entre le 19 octobre 1972 et le 1er avril 1974 sur le réseau BBC1 et mettait en scène la vie quotidienne des prisonniers de guerre incarcérés au Château de Colditz durant la Seconde Guerre mondiale. Edward Hardwicke devint alors une figure familière des téléspectateurs, grâce à son rôle du Capitaine Pat Grant, aux côtés de David McCallum et Robert Wagner, personnage inspiré de l'authentique héros de guerre Pat Reid, qui réussit à s'échapper du camp allemand.
Dès lors, ses rôles s'intensifièrent de façon régulière et Edward fit de très nombreuses apparitions à la télévision dans des séries majeures au fil des ans. Il interpréta Arthur, le gendre du vieux coquin de Cobbett Sam, joué par Clive Dunn, dans la sitcom de 1974, "My Old Man". Joua notamment dans "Holocauste" (1978), le rôle de Bellcourt dans le dernier épisode de "The Sweeney" intitulé “Hearts and Minds”(1978), dans "Oppenheimer" (1980), "Lovejoy" (1992), "Les Mystères de Ruth Rendell" (1997), "David Copperfield" (2000), "Poirot" d'Agatha Christie (2004), "Fanny Hill" (2007) , "Holby City" (2004) et interpréta un vétéran de la Seconde Guerre mondiale dans "Shameless" en (2010).
Hardwicke rejoignit la distribution de grands films de télévision, dont "The Gathering Storm" (L’orage en préparation) (2002) et a même tenu le rôle de Sir Conan Doyle lui-même fervent défenseur du surnaturel, dans l'étrange film de Nick Willing "Photographing Fairies" (Forever) de 1997, qui raconte l'histoire du photographe Charles Castle et ses expériences féériques.