UNE HISTOIRE SANS SAVEUR
Wisteria Lodge était particulièrement difficile à adapter selon Jeremy Paul. C'est le type d'histoire doylienne, qui contient tous les ingrédients du récit à suspense : la marque du destin un passé tragique, la vengeance, l'exotisme, une femme de caractère, un meurtre mystérieux... avec en prime, la petite touche d'absurde et de grotesque propre à l'écrivain.
Par contre toutes les références à la sorcellerie ont été supprimées à l'écran.
Paul expliqua qu'il avait retiré les allusions à la magie noire, parce que le texte original présentait des erreurs et qu'elles n'étaient là que pour ajouter du "piment" à l'histoire. Cette étrange nouvelle devenait encore plus étrange dans cette version. Les suppressions effectuées sont peut-être regrettables, car l'histoire n'est pas très convaincante.
Le sénario est assez poussif. Il y a bien quelques séquences d'action, par exemple lorsque Watson poursuit le mulâtre, Holmes et Watson traversant à bicyclette les bois de High Gable arrivant in extremis sur le quai de la gare, ou quand Miss Burnet échappe trop facilement à ses ravisseurs pour tomber de façon mélodramatique dans les bras du docteur. Ces scènes s'efforcent d'accélérer le rythme, mais sans y réussir, elles manquent de dynamisme et de crédibilité.
Toutefois, la dernière est un peu relevée par le furieux coup de canne que lance dans la vitre du train un Holmes hors de lui. Mais lui, qui ne se complaît que dans l'atmosphère londonienne, semble mal à l'aise dans cette province. Ses investigations sont limitées, l'intrigue et le mystère font défaut. Bref l'aventure n'accroche pas vraiment. Une histoire au goût fade et douceâtre comme les sucreries de l'inspecteur Baynes...