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HELLO! (1990) : Jeremy Brett Looks Forward To His Last Case
VERSION ORIGINALE
TRADUCTION FRANÇAISE
Comment la perte de votre femme vous a-t-elle précisément affecté ?
 
On m’a dit que le meilleur moyen de la surmonter était de me remettre en selle, et je me suis remis au travail. C’est ce que j’ai fait, mais je pense que c’était un mauvais conseil. J’étais épuisé, mais je me suis lancé dans une sorte de suractivité. Ce n’était pas une phase de dépression maniaque, plutôt une phase d’excitation extrême. Puis quand j'eus fini le tournage, j'étais si heureux d'être libre et de pouvoir me reposer, mais je ne pouvais pas dormir. Et alors ça a commencé à aller mal. Je pense que j’aurais probablement dû prendre du Valium, mais nous savons tous que cela comporte aussi des risques.
 
Que retiendrez-vous le plus des histoires de Holmes ?
 
Elles sont une excellent étude de l'amitié masculine, qui a disparu de nos jours. L’amitié entre hommes a été avilie. Une des belles choses concernant Holmes et Watson, c'est qu'ils entretiennent une grande relation platonique.
 
Que ferez-vous quand vous aurez terminé les six films de Holmes ?
 
Maintenant, je pense qu'il est temps de prendre beaucoup de repos et de réfléchir à ce que je veux vraiment faire moi-même, et non pas à ce que les autres veulent que je fasse. Mais ce sera un grand réconfort pour moi, quand je vieillirai de pouvoir considérer le passé et dire : " Eh bien, j’ai fait Holmes et je ne m’en suis pas si mal sorti. "
JEREMY BRETT THE ULTIMATE SHERLOCK HOLMES LOOKS FORWARD TO HIS LAST CASE
 
HELLO! Magazine Number 104 - May 26 1990
Interview by Christopher Kenworthy
 
For hundreds of viewers in over 70 countries around the world Jeremy Brett is Sherlock Holmes. Jeremy may be regarded as "the ultimate Sherlock Holmes", but this year he is making what he swears will be the last of six of the one-hour Holmes films for television which have made him an international star.
 
The eight-year course which has finally brought him to this decision has not been all easy: while he was working hard on the second series of Holmes back in 1985 his much-loved American second wife, Joan, died. A combination of grief together with the strain of playing the role resulted in him suffering a nervous break-down, and entering a nursing home. It's clear that the man behind the deerstalker and clay pipe is very different from the super-confident Holmes.
 
As the son of a well-off English country family, acting was far from being the career his background might have marked him out for. And in fact Jeremy regarded himself as an impostor for many years. As an actor, he felt his high point of his career was when he played Hamlet at the age of 27; by way of contrast he was also Freddy in My Fair Lady. But with Holmes he has achieved world-wide fame and is now happily looking forward to some rest. Taking time out from filming he spoke exclusively to HELLO!
 
Jeremy, you were raised in Warwickshire and sent to Eton, the youngest of four boys. None of your brothers ever showed any sign of wanting to go on the stage. What drew you to the acting profession ?
 

It was really my singing voice. I was always accused of having histrionic tendencies, and when I went to Eton I was given wonderful things to sing. The audiences were wonderful, and my fan mail was immense. I remember one evening one shaft of sunlight was coming through the window of the chapel, and I assumed it was for me, and I stepped into it. When my voice broke, I became something of a plodder at school. But I never forgot that shaft of sunlight.
 
Before Holmes, what was your favourite role ?
 
Well, I was asked to play Hamlet when I was 27 by Frank Hauser. It was intended just to tour the country, but there had been a quite bad one at Stratford that year, so when we came into London, I cleaned up. The poster of me as Hamlet is pretty well the only piece of theatre memorabilia I keep around my home. It is behind glass, and it is going a bit beige now.
 
Playing Holmes has not always been easy, has it ?
 
No. When I first started playing him I locked myself into the hotel between 1983 and 1985. I wasn't going home at weekends. I was just sitting thrashing through my lines. When I came in, it depressed me to look at myself in the mirror. I couldn't wait to wash that stuff out of my hair and put on colour. He is such a black and white character. I started drinking champagne as a kind of celebration to lift my spirits. It started with just a glass in my bath, and grew until I needed a whole bottle to put me to sleep at nights. Well, that was getting entirely out of hand, and it had to stop.
 
Are children important to you ?
 
Yes, they are. I have three. David, who is my son by Annie (Anna Massey, his first wife) and two step-children by Joan. They are Caleb and Rebecka,- or Beckie as she loved to be called. They all mean a tremendous amount to me, and I feel very spoiled and lucky to have them.
 
The loss of your second wife, Joan, affected you very deeply.
 
I have got used to people saying I will get over it. You never do get over it. You just get used to it.
But I am not very good at losing people I love. I lost my mother, she was killed in a car accident, and it threw me for a loop.
 
How exactly did the loss of your wife affect you ?
 
I was advised that the way to get over it was to get back on my bike, and I get back to work. That is what I did, but I think it was wrong.
I was worn out, but I went into a kind of overdrive. It wasn't manic depression more of a manic high.
Then when I had finished filming, I was so thrilled to be free and resting, but I couldn't sleep. And then it began to go wrong. I think I probably should have gone on Valium, but as we all know that also has its dangers.
 
What will you remember best about the Holmes stories ?
 
They are a great essay in male friendship, which has gone now. Men's friendship has been debased. One of the lovely things about Holmes and Watson is that they do have this great platonic relationship.
 
When you have finished the six Holmes films what will you do ?
 
Now I think it is time to take lots of rest and think about what I actually want to do myself, not about what other people want me to do. But it will be a great comfort to me as I get older to be able to look back and say: "Oh, well, I did Holmes and I managed to do it not completely badly."
JEREMY BRETT, L'ULTIME SHERLOCK HOLMES, ATTEND AVEC IMPATIENCE SA DERNIÈRE AFFAIRE
 
HELLO! Magazine Numéro 104 - 26 Mai 1990
Interview de Christopher Kenworthy
 
Pour des centaines de téléspectateurs dans près de soixante-dix pays du monde entier, Jeremy Brett est Sherlock Holmes. Jeremy peut être considéré comme " l’ultime Sherlock Holmes ", mais cette année, il tourne ce qui sera, il le jure, le dernier des six téléfilms d’une heure qui ont fait de lui une star internationale.
 
Le parcours de huit ans qui l’a finalement amené à prendre cette décision n’a pas toujours été facile: pendant qu’il travaillait dur pour la deuxième série du retour de Holmes en 1985, sa seconde femme bien-aimée, Joan, américaine, est morte. Le chagrin, associé au surmenage de jouer le rôle, a provoqué chez lui une dépression nerveuse qui l’a conduit dans une maison de repos. Il est évident que l’homme qui se cache derrière la casquette de chasse et la pipe en terre cuite est très différent du Holmes si sûr de lui.
 
Pour ce fils d’une famille provinciale aisée, le métier d'acteur était loin d’être la carrière à laquelle son milieu aspirait pour lui. Et de fait, Jeremy s'est considéré comme un imposteur pendant des années. En tant qu’acteur, il atteignit le point culminant de sa carrière en interprétant Hamlet à vingt-sept ans; dans un registre différent, il incarna aussi Freddy dans My Fair Lady. Mais avec Holmes, il a acquis une renommée mondiale, et à présent, il n’aspire qu’à se reposer. Il a pris du temps sur le tournage, pour accorder une interview exclusive à HELLO !
 
Jeremy, vous avez été élevé dans le Warwickshire et envoyé à Eton, vous étiez le plus jeune d’une fratrie de quatre garçons. Aucun de vos frères n’a jamais montré la moindre envie de monter sur scène. Qu’est-ce qui vous a attiré vers le métier d’acteur ?
 
C’était vraiment ma voix de chanteur. On m’a toujours accusé d’avoir des tendances théâtrales, et quand je suis allé à Eton, on m’a donné des choses merveilleuses à chanter. Le public était formidable, et le courrier de mes admirateurs énorme. Je me rappelle un soir, un rayon de soleil traversait la fenêtre de la chapelle, j’ai supposé qu’il m’était destiné et j'ai avancé dans la lumière. Quand ma voix a mué, je suis plutôt devenu besogneux à l’école. Mais je n’ai jamais oublié ce rayon de soleil.
 
Avant Holmes, quel était votre rôle préféré ?
 
Eh bien, Frank Hauser m’a demandé de jouer Hamlet quand j’avais vingt-sept ans. La pièce devait juste faire une tournée dans le pays, mais il y en avait eu une très mauvaise à Stratford cette année là, alors quand nous sommes arrivés à Londres, j’ai réparé les dégâts. L'affiche où je figure en Hamlet est à peu près le seul souvenir de théâtre que je garde chez moi. Elle est sous verre et commence à jaunir un peu maintenant.
 
Ça n’a pas toujours été facile de jouer Holmes, n’est-ce pas ?
 
En effet. Quand j’ai commencé à l’incarner, je me suis enfermé à l’hôtel entre 1983 et 1985. Je ne revenais pas chez moi le week-end. Je restais assis là, à me débattre avec mon texte. Quand je suis rentré, ça m’a déprimé de me regarder dans la glace. Je ne pouvais pas attendre pour enlever ce truc de mes cheveux et me vêtir de couleur. C’est un personnage si noir et blanc. J’ai commencé à boire du champagne dans une sorte de célébration pour me remonter le moral. Ça a commencé par un simple verre dans mon bain, jusqu’à ce que qu’il me faille une bouteille entière pour parvenir à dormir la nuit. Donc ça devenait totalement incontrôlable et devait s’arrêter.
 
Est-ce que les enfants sont importants pour vous ?
 
Oui. J’en ai trois. David, qui est mon fils avec Annie (Anna Massey (sa première femme) et les deux enfants de Joan. Caleb et Rebecka, ou Beckie, comme elle adore qu’on l’appelle. Ils me sont tous infiniment précieux, et je me sens très gâté et chanceux de les avoir.
 
La perte de votre seconde femme, Joan, vous a très profondément affecté.
 
Je me suis habitué à entendre les gens dire que je m’en remettrais. Vous ne vous en remettez jamais. Vous vous y habituez seulement. Mais je ne suis pas très fort pour perdre les gens que j’aime. J’ai perdu ma mère, elle a été tuée dans un accident de voiture, et ça m’a complètement abattu.
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