Baroque ! Bizarre ! Ce quatrième long-métrage, très atypique, a beaucoup surpris et dérouté le public. Le scénario gothique fut assez mal accepté, ne satisfaisant malheureusement, ni les holmésiens, ni les amateurs de films de genre. L'intrigue est mince et opaque. Holmes semble là en tant qu'observateur plutôt qu'enquêteur. L'histoire est dure et tragique avec l'enterrement d'un enfant, le suicide d'un autre, des morts violentes. Néanmoins, le film tente de garder un esprit doylien dans les thèmes abordés.
En effet, Conan Doyle, apparemment modèle d’esprit rationaliste, connut une véritable fascination pour l'occultisme et se passionna pour les phénomènes parapsychologiques et le spiritisme au point d'abandonner tout esprit critique. D’où ses réflexions : il ne faut pas déclencher le Mal, il risque de nous emporter ; il est nécessaire de combattre le Mal, même s’il est incroyable. Doyle aimait à montrer que, derrière les apparences, se cache souvent une autre réalité. Le scénario a donc voulu donner cette connotation fantastique et étudier les croyances en l’existence des manifestations surnaturelles et la complexité psychologique des relations humaines.
On retrouve ces aspects à mesure du drame : le pouvoir de suggestion et de manipulation, la crédulité des gens, la résurgence de croyances ancestrales et de superstitions. Stockton ne dort jamais et erre la nuit dans le cimetière : c'est donc un vampire ! Il s'ensuit une sorte de "psychose collective" où bêtise et méchanceté des gens attisent une haine grandissante, voire meurtrière.