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L'HISTOIRE
(Janvier 1924)
Le Révérend Merridew vient solliciter l’aide de Sherlock Holmes à propos d'une série d’événements étranges et de morts inexpliquées, survenue dans sa paroisse de Lamberley depuis l'arrivée d'un étranger, John Stockton.
Des rumeurs courent à son sujet. Toute la communauté est saisie par la peur et le malaise, depuis la résurgence d'une légende ancestrale. Stockton serait-il le descendant de St Clair, l’homme vampire, brûlé vif dans son château par les villageois au siècle dernier ?
Apparemment, son seul désir est de restaurer les ruines de l’ancienne demeure afin de s’y installer. En pragmatique, Holmes décide de se rendre dans le Sussex. Il veut surtout éviter que l’on n’enfonce un pieu dans le cœur de Stockton. Holmes découvre en lui un homme inquiétant et fascinant, qui s’intéresse aux traditions anciennes, à l’ésotérisme et tient des discours troublants.
Le détective ferait-il fausse route en ne se fiant qu'au rationnel ? Profondément troublé, Holmes est-il lui aussi victime des pouvoirs mystérieux de cet homme ?
UN SOI-DISANT "VAMPIRE"
Début janvier 1992, June Wyndham Davies fut contactée par les programmateurs londoniens pour réaliser encore deux épisodes de deux heures. Ce fut une surprise pour elle et pour l'équipe de Granada. Ils avaient bien des scénarios d'une heure en réserve mais rien qui puisse correspondre à la demande. Jeremy Paul fut sollicité. Il déclara : "On me demanda d'écrire un scénario spécial en trois semaines. Je devais choisir l'histoire. J'ai accepté, et choisi " The Sussex Vampire", puis je me suis lancé dans ce projet".
Cependant dans cette nouvelle, il n'y avait pas beaucoup d'éléments à développer, contrairement à "The Adventure of Charles Augustus Milverton". Le récit est en effet l'un des plus courts du Canon et l'un des plus psychologiques. Ce n'était qu'une maigre intrigue au titre plutôt trompeur.
Le scénario final s'en éloigne tant, qu'on peut le considérer comme un pastiche holmésien contenant seulement des lambeaux du texte d'origine.
Jeremy, conscient qu'à présent ils allaient naviguer dans un territoire inexploré, l'appela "the pretend Doyle", concept qu'il n'aurait jamais approuvé deux ans plus tôt. Même l'éditeur du script, Craig Dickson, admit que cet épisode était éloigné du texte de base comme jamais auparavant.
Les Archives de Sherlock Holmes (1991–1993)
EPISODE SUIVANT
Le Vampire de Lamberley
The Sussex Vampyre
Long Métrage :  Saison 3 - Hors-série 4 (1993)
ÉCHOS DE TOURNAGE
Une grand partie de "The Last Vampyre" fut tournée en Mai 1992 dans le charmant village de Stanton, dans la région des Cotswolds dans le Gloucestershire. Il avait été choisi pour représenter le Lamberley de Doyle dans le Sussex. Mais l'architecture et les pierres brun-rouges de Stanton, si typiques du Gloucestershire, empêchèrent le film de s'appeler "The Sussex Vampire".  
On pensa tout d'abord à le rebaptiser "The Lamberley Vampire". Finalement on retint "The Last Vampyre", écrit d'une façon archaïque avec un "y" dans l'intention d'introduire une touche "gothique" dans l'aventure. En France, le film a été diffusé sous le titre "Le Vampire de Lamberley".
La maison de Ferguson est une vieille demeure de quatre cents ans : Pitchford Hall dans le Shropshire. Elle correspond en tous points à la description de Doyle avec son colombage sombre et ses hautes cheminées. Il y avait même de la mousse sur le toit comme le mentionnait l'écrivain !  Le manoir en feu de la scène d'ouverture n'est pas une maquette mais une reconstitution en bois qui coûta 30.000 £ et fut bâtie sur des ruines dans le Warwickshire.
Jeremy Brett ...  Sherlock Holmes
Edward Hardwicke ...  Doctor Watson
Roy Marsden ...  John St. Claire Stockton
Keith Barron ...  Robert Ferguson
Yolanda Vazquez ...  Mrs. Carlotta Ferguson
Richard Dempsey ...  Jack Ferguson
Juliet Aubrey ...  Dolores
Maurice Denham ...  Reverend Merridew
Jason Hetherington ...  Michael Mason
Elizabeth Spriggs ...  Mrs. Mason
Peter Geddis ...  Mr. Gresty
Kate Lansbury ...  Mrs. Gresty
Maria Redmond ...  Vera Gresty
Producteur :June Wyndham-Davies, Sally Head
Réalisateur :Tim Sullivan
Scénariste :Jeremy Paul
Décorateur :Christopher J. Bradshaw
Musique :Patrick Gowers
34ème épisode tourné
1ère diffusion : Angleterre: 27 jan. 1993  - ITV Network (34ème épisode diffusé); Etats Unis: 27 janv./3 fev. 1994 - WGHB; France: 4 janv. 1995 - TMC (34ème épisode diffusé)
Durée: 1 h 41 min 15 sec
Baroque ! Bizarre ! Ce quatrième long-métrage, très atypique, a beaucoup surpris et dérouté le public. Le scénario gothique fut assez mal accepté, ne satisfaisant malheureusement, ni les holmésiens, ni les amateurs de films de genre. L'intrigue est mince et opaque. Holmes semble là en tant qu'observateur plutôt qu'enquêteur. L'histoire est dure et tragique avec l'enterrement d'un enfant, le suicide d'un autre, des morts violentes. Néanmoins, le film tente de garder un esprit doylien dans les thèmes abordés.
En effet, Conan Doyle, apparemment modèle d’esprit rationaliste, connut une véritable fascination pour l'occultisme et se passionna pour les phénomènes parapsychologiques et le spiritisme au point d'abandonner tout esprit critique. D’où ses réflexions : il ne faut pas déclencher le Mal, il risque de nous emporter ; il est nécessaire de combattre le Mal, même s’il est incroyable. Doyle aimait à montrer que, derrière les apparences, se cache souvent une autre réalité. Le scénario a donc voulu donner cette connotation fantastique et étudier les croyances en l’existence des manifestations surnaturelles et la complexité psychologique des relations humaines.
On retrouve ces aspects à mesure du drame : le pouvoir de suggestion et de manipulation, la crédulité des gens, la résurgence de croyances ancestrales et de superstitions. Stockton ne dort jamais et erre la nuit dans le cimetière : c'est donc un vampire ! Il s'ensuit une sorte de "psychose collective" où bêtise et méchanceté des gens attisent une haine grandissante, voire meurtrière.
PHOTOS DE PRESSE ET DE TOURNAGE
Conan Doyle: Le vampire du Sussex
ÉCHOS DE TOURNAGE
Au centre de l'histoire apparaît un nouveau personnage, John Stockton, joué par Roy Marsden. Stockton essaie de convaincre les villageois et par extension Holmes lui-même, qu'il est un vampire… plus ou moins. Jeremy Paul s'en expliqua : "Il y a certaines personnes qui absorbent l'énergie des autres comme une éponge, leur enlèvent leurs forces et les subjuguent. Moriarty, par exemple, a une sorte de vampirisme en lui". Cet aspect surnaturel empiète également sur le personnage de Holmes, d'autant plus que celui de Stockton est extrêmement fort. Il exerce une sorte de fascination inquiétante avec son regard hypnotique, qui parvient à ébranler Sherlock Holmes lui-même. Les deux hommes, assez semblables dans leur aspect et leurs manières, forment cependant un magnifique duo.
Roy Marsden est connu pour avoir joué le rôle du Commander Adam Dalgliesh dans les adaptations TV des histoires policières de P.D. James. Jeremy retrouve ici Keith Barron  qui joue Ferguson et avec qui il tourna le téléfilm "Number 10 : Bloodline" en 1983. Le prêtre est interprété par le vieil acteur, Maurice Denham, mais le rôle avait d'abord été offert à Peter Cushing, qui malheureusement n'était pas assez en forme pour l'accepter. Il est décédé le 11 août 1994 à 81 ans.
UNE CRITIQUE À LA DENT DURE
Les critiques du film furent les pires que les séries aient reçues à cette date. The Daily Mail  écrivit en titre "Ahurissant Mr. Holmes" et se plaignit que non seulement l'intrigue fût tout sauf "impossible à dénouer" mais aussi qu'une certaine confusion vînt du physique similaire des deux acteurs, Jeremy Brett et Roy Marsden, l'un et l'autre pouvant passer pour le Comte Dracula.
 
The Daily Telegraph, tout en félicitant Brett et Hardwicke de leurs interprétations de Holmes et Watson, observa : "Une chose est d'avoir des stars de vingt-quatre carats, une autre est de savoir les utiliser correctement."
 
Le film a été considéré comme une sinueuse pièce du Gothic Victorien, qui ne respectait ni la lettre, ni l'esprit de l'original de Conan Doyle. Le monde de Holmes est avant tout un monde rationnel. Faire que le Grand Détective ait à se débattre avec des personnages hantés d'un mal mystérieux défiant toute explication rationnelle, fut considéré comme un non-sense.
EPISODE  PRECEDENT
VIDEO CLIP
ALBUM PHOTOS DE L'ÉPISODE
Jeremy était loin d'être en forme durant ce tournage de Mai 1992."Je sors du gouffre. Vous voyez, je ne peux pas faire mon truc habituel de redonner vie à Doyle dans les répétitions. La première semaine de répétitions a toujours été pour moi la semaine de retour servile à l'histoire de Doyle, supprimant toutes vraies déviations du Canon. A présent, je ne suis plus capable de le faire. Si je fais une critique, je suis en train de critiquer Jeremy Paul, pas Doyle. Ce n'est plus du tout le Canon. Nous le réduisons en lambeaux."
 
A cette époque, l'acteur était en surpoids et bougeait avec difficulté sous une
chaleur pesante. Enveloppé dans son grand manteau noir, il se protégeait du soleil sous une ombrelle, et une assistante  tenait un ventilateur portable devant son visage afin que son maquillage ne coule pas. Jeremy insista pour porter du noir, bien que Holmes eût pu choisir des vêtements clairs à la campagne. "
Le noir aide à dissimuler l'embonpoint" admit-il. " Je devais cacher mon surpoids. Je ressemblais à un gros Bouddha . Je ne supportais pas de me voir me dandiner sur le plateau du Last Vampyre". Il était également triste que Mrs. Hudson ne soit pas présente dans le film. Il aimait avoir son amie Rosalie Williams, la logeuse de Holmes, à ses côtés sur le plateau et lui était très attaché. "Elle est la seule femme avec qui j'aie une relation régulière en tant que Holmes. Nous commençons également à manquer d'esprit de déduction. Je suis réellement en manque de véritable travail de détective. Trop de situations reposent sur l'intuition."
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