UN SCÉNARIO IMPECCABLE ET TRAVAILLÉ
Le déroulement de l’action répond à la progression habituelle, mais enrichie d'éléments informatifs. Chaque histoire en apporte, de plus ou moins importants, mais ici, ils sont capitaux.
Dès le début, on découvre un pan de la vie privée de Sherlock Holmes, ce qui est fort rare, avec l'existence de son frère aîné. Puis il y a la découverte des clubs, institutions typiques du monde anglo-saxon et spécialement du Club Diogène, club paradoxal puisque s'y réunissent des misanthropes qui ont fait vœu de silence et d'indifférence, et dont Mycroft est l'un des fondateurs. Le Diogene, "le club le plus bizarre de Londes" est magnifiquement reconstitué. Watson n'en croit pas ses yeux lorsqu'il pénètre dans ce sanctuaire.
La tension monte ensuite crescendo tout au long de l'épisode. Le récit de l'interprète, son enlèvement, sa découverte du sort du ressortissant Grec prisonnier et torturé, sa tentative de l'aider en trompant les ravisseurs en posant d'autres questions que celles prévues, tout cela crée une grande tension dramatique.
Les huis-clos entre Paul Kratides et ses ravisseurs sont particulièrement oppressants. Le malaise des scènes est exacerbé par un contraste saisissant entre le Grec blessé et son kidnappeur. L'inquiétant Kemp affiche en permanence un sourire narquois, des yeux presque enfantins écarquillés derrière ses lunettes rondes. Son langage caustique et son rire sadique renforcent la gêne et le côté sordide de l'histoire.
L'équipe du film a gardé les dialogues entre les interlocuteurs anglais et grecs dans leurs langues maternelles, ce qui procure plus de réalisme en accentuant le côté énigmatique, l'impossibilité de communiquer et de se mettre d'accord. La façon de filmer sert bien le drame avec un éclairage très dur et contrasté.