cinema
 
My Fair Lady (1964) 
Audrey Hepburn ...  Eliza Doolittle
Rex Harrison ...  Professor Henry Higgins
Stanley Holloway ...  Alfred P. Doolittle
Wilfrid Hyde-White ...  Colonel Hugh Pickering
Jeremy Brett ...  Freddy Eynsford-Hill
Gladys Cooper ...  Mrs. Higgins
Isobel Elsom ...  Mrs. Eynsford-Hill
FILM PRECEDENT
THE MAKING OF MY FAIR LADY  (FILM,  1995)
SOIRÉE DE LA PREMIÈRE DU FILM (LONDRES, 1965)
FILM SUIVANT
Production : Jack L. Warner pour Warner Bros.
Réalisation : George Cukor
Scénario : Alan Jay Lerner, d'après George Bernard Shaw
Directeur de la photographie : Harry Stradling Sr.
Direction artistique : Gene Allen, Cecil Beaton, George James Hopkins
Costumes : Cecil Beaton
Montage : William H. Ziegler
Son : George Groves
Chansons : Alan Jay Lerner (paroles) et Frederick Loewe (musique)
Direction musicale : André Previn
Durée : 166 minutes
Tout le monde connait le célèbre film musical américain de George Cukor "My Fair Lady". Le film devenu culte est sorti en France en 1964, et remporta un succès international immédiat. Il s'inspire de la pièce de George Bernard Shaw "Pygmalion" de 1912 et de la comédie musicale éponyme de Brodway (Alan Jay Lerner et Frederick Lowe) de 1956.
 
Sept ans furent nécessaires à Warner Brothers et à l'équipe de George Cukor, pour adapter "My Fair Lady" de la scène au grand écran. Dès le départ, naquirent des controverses. Tandis que Rex Harrison et Stanley Holloway étaient reconduits dans leurs rôles, celui d'Eliza Doolittle, joué dans la comédie musicale par Julie Andrews, fut attribué à Audrey Hepburn.
Ironie du sort, Julie Andrews reçut cette même année, le Prix de la Meilleure Actrice pour Mary Poppins, tandis qu'Audrey Hepburn n'était pas retenue par l'Académie.
My Fair Lady
de George Cukor
- 1964 -
Rôle: Freddy Eynsford-Hill
My Fair Lady (film, 1964)
PHOTOS DE TOURNAGE
Jeremy aimait beaucoup la géographie à l'école, mais il n'avait pas le sens des réalités, ni des distances. Il dut survoler à nouveau la même étendue pour atteindre Los Angeles. Ce long voyage l'avait laissé légèrement groggy. A l'arrivée, il loua une voiture.
 
"J'étais très excité. Pour démarrer, j'ai appuyé sur ce que je croyais être l'accélérateur, mais en fait c'était la pédale de frein ! C'était une conduite automatique et j'ai failli traverser le pare-brise ! J'ai descendu une partie de Sunset, prit ensuite l'autoroute et suis enfin arrivé à San Diego".
 
Le jeune acteur raconta son arrivée dans une interview de 1964 : "J'ai été submergé par l'Amérique. L'énorme vitalité – l'effervescent et l'agitation c'était simplement trop pour moi. Maintenant que je suis plus âgé, je trouve l'Amérique très excitante. Et les femmes américaines ! Elles sont si merveilleusement bien soignées – elles sont vraiment belles. Je les trouve terriblement séduisantes ! "
 
Jeremy découvrit avec étonnement et curiosité la côte ouest des Etats-Unis et le mode de vie hollywoodien. Dans les supermarchés, il trouvait que les légumes avaient l'air de "peintures à l'huile."
"Les personnes qui vivent à Hollywood doivent rester chez elles si elles sont de mauvaise humeur. A l'extérieur tout est prétexte à la publicité."
 
"Je me sens heureux de travailler quel que soit le rôle. L'Amérique m'a enseigné ça. J'aime travailler. Être payé pour faire ce que l'on adore est incroyable. " ("The More Than Elementary Mr. Jeremy Brett",  Juin 1984).
Jeremy se confia à Terry Wogan dans une interview télévisée en 1991 : "J'adore Hollywood. Je voulais vraiment être un cow-boy. Je sais, ne riez pas ! J'aurais vraiment voulu jouer un cow-boy à Hollywood... mais ça n'a pas marché !" Jeremy se rappela avec nostalgie le tournage de My Fair Lady comme "la fin d'une époque". My Fair Lady fut une des dernières comédies musicales "old fashioned" de Hollywood.
AFFICHES DU FILM
L'HISTOIRE
Londres, au début du xxe siècle. Eliza Doolittle, une pauvre fleuriste cockney demande au prétentieux professeur Higgins, qui se moque de son langage "primaire", des leçons de diction afin de parler comme une "lady dans une boutique de fleurs". Le colonel Pickering, ami et collègue du professeur, lui propose un pari : transformer suffisamment Eliza pour la faire passer pour une grande dame lors d'une réception à l'ambassade de Transylvanie, quelques mois plus tard. Higgins relève le défi et installe la jeune fille chez lui et les leçons commencent. Sans aucun résultat, Eliza s'exaspère jusqu'au jour où le miracle se produise. Ce premier succès donne lieu à une danse triomphale au terme de laquelle Eliza tombe amoureuse de son pygmalion. Quelques leçons plus tard, Higgins et Pickering décident de montrer leur élève en public et la conduisent aux courses d'Ascot, dans la loge de la riche mère du professeur.
 
Mais l'expérience tourne à la catastrophe lorsque Eliza laisse échapper dans un excès d'enthousiasme un retentissant gros mot à l'adresse du cheval sur lequel elle a misé. Les aristocrates présents sont profondément choqués à l'exception du jeune et naïf Freddy Eynsford-Hill, qui tombe immédiatement sous le charme de la jeune fille. Higgins ne se laisse pas décourager et la petite troupe se rend finalement au bal de l'ambassade où Eliza trompe tout le monde. Le professeur et Pickering se renvoient la réussite du projet en négligeant de féliciter Eliza.
 
Profondément blessée, la jeune femme se réfugie chez Mme Higgins où elle y apprend que son père, qui s'est subitement enrichi grâce à une blague d'Higgins. Higgins tente de convaincre Eliza de revenir mais trop contente d'avoir retrouvé son indépendance, elle refuse comme elle a refusé sa main au pauvre Freddy. Le professeur se rend compte alors qu'elle lui manque. Un jour qu'il réécoute sa voix enregistrée, Eliza pénètre dans le bureau. L'expérience a bel et bien bouleversé leurs existences...
GALERIE PHOTOS
A cette épque, Jeremy venait d'entrer dans la prestigieuse troupe du "National Theatre" de Laurence Olivier qui l'avait engagé après l'avoir vu au Festival de Chichester en 1963. Sir Olivier désapprouva fortement sa décision de le quitter pour jouer dans "My Fair Lady" aux Etats Unis. Il fit de son mieux pour le retenir, mais l'appel d'Hollywood fut le plus fort. Il existait également une autre raison. Après avoir triomphé dans le rôle d’Hamlet dans le West End, Jeremy fut déçu qu'Olivier ne lui propose que le second rôle de Laertes dans la même pièce.
 
Beaucoup plus tard, il avoua à la BBC que cela l’avait blessé. L'offre américaine arrivait à point nommé : "Si je ne peux pas jouer Hamlet, alors je jouerai Freddie, même s’il a un peu le menton fuyant."  Joan Plowright, l'épouse d’Olivier, reprocha à son mari d’avoir si mal traité le jeune acteur : "Larry, vous vous êtes si mal comporté envers Jeremy, que si Eliza Doolittle avait eu une sœur, je serais partie avec lui."
La Warner Bros. dû débourser 10.000 $ au "National theatre Group" pour défaire Jeremy de son contrat.
 
Après avoir quitté Londres, Jeremy atterrit à New York et fut alors très surpris d'apprendre qu'il devait prendre un deuxième avion. "Oh ! Un autre avion ! C'est plutôt étrange. Je suis en Amérique. J'y suis ! Je suis certain que je pourrais prendre une voiture." Mais on lui répondit "Non Mr. Brett, vous devez prendre un avion."
Si Jeremy était comblé d'avoir été choisi parmi plus de 40 jeunes acteurs anglais, il fut très frustré quand il s'aperçut que sa voix avait été doublée au montage par Bill Shirley. Il protesta : "Quand je suis arrivé sur le plateau, j'ai découvert avec horreur que quelqu'un d'autre avait chanté ma chanson." Pourtant il avait une voix magnifique, pour preuve, il se produisait avec succès dans plusieurs comédies musicales dont "The Merry Widow" en 1968 à la télévision.
 
Jeremy a  longtemps affirmé qu’il chantait lui-même le rôle et que Bill Shirley se contentait de le remplacer pour les aigus. Il admit finalement bien plus tard dans le documentaire "The Making of 'My Fair Lady"(1994) que sa voix était bel et bien doublée !
 
Même déception pour Audrey Hepburn dont la voix était celle de Marni Nixon. Jeremy retrouva l'actrice avec bonheur pour la deuxième fois dans ce film. En 1956, il avait interprété son frère Nicholas dans Guerre et Paix. "Audrey est vraiment un amour. Il y a quelque chose de merveilleux en elle, que l'on ne peut pas expliquer, mais que tous les hommes peuvent resentir !"
UN FILM AUX MULTIPLES RECOMPENSES
25 prix et 13 nominations
 

Oscar Academy Awards, USA, 1965
8 Oscars
Best Picture : Jack L. Warner
Best Actor in a Leading Role : Rex Harrison
Best Director : George Cukor
Best Cinematography, Color : Harry Stradling Sr.
Best Art Direction-Set Decoration, Color : Gene Allen, Cecil Beaton, George James Hopkins
Best Costume Design, Color : Cecil Beaton
Best Sound : George Groves
Best Music, Scoring of Music, Adaptation or Treatment : André Previn
4 Nominations
Best Actor in a Supporting Role : Stanley Holloway
Best Actress in a Supporting Role : Gladys Cooper
Best Writing, Screenplay Based on Material from Another Medium : Alan Jay Lerner
Best Film Editing : William H. Ziegler
 
Golden Globes, USA, 1965
3 Golden Globes
Golden Globe Best Motion Picture - Comedy or Musical
Best Director: George Cukor
Best Actor - Comedy or Musical : Rex Harrison
2 Nominations
Golden GlobeBest Actress - Comedy or Musical : Audrey Hepburn
Best Supporting Actor : Stanley Holloway
 
BAFTA Film Awards, 1966
1 Bafta
Best Film from any Source : George Cukor
USA.
1 Nomination
Best British Actor : Rex Harrison
 
Eddie Awards, American Cinema Editors Awards, USA, 1965
1 Nomination
Best Edited Feature Film : William H. Ziegler
 
Boxoffice Magazine Awards, 1964
1 Boxoffice Blue Ribbon Award
Best Picture of the Month for the Whole Family (December) : George Cukor
 
Cinema Writers Circle Awards, Spain, 1966
1 CEC Award
Best Foreign Film (Mejor Película Extranjera) USA
 
David di Donatello Awards, 1965
3 David
Best Foreign Production (Migliore Produzione Straniera) : Jack L. Warner
Best Foreign Actress (Migliore Attrice Straniera) : Audrey Hepburn
Best Foreign Actor (Migliore Attore Straniero) : Rex Harrison
 
Directors Guild of America, USA, 1965
1 DGA Award
Outstanding Directorial Achievement in Motion Pictures : George Cukor, David S. Hall
 
Laurel Awards, 1965
1 Golden Laurel
Road Show
Musical Performance, Male : Rex Harrison
2 Nominations
Comedy Performance, Female : Audrey Hepburn
Supporting Performance, Male : Stanley Holloway
 
National Board of Review, USA, 1964
NBR Award : Top Ten Films
 
New York Film Critics Circle Awards, 1964
2 NYFCC Awards
Best Film
Best Actor : Rex Harrison
2 Nominations
Best Director : George Cukor
Best Actress : Audrey Hepburn
 
WGA Award, Writers Guild of America, USA, 1965
1 Nomination
Best Written American Musical : Alan Jay Lerner
 
Blue Ribbon Awards, Japon, 1965
Blue Ribbon - Meilleur espoir : Jeremy Brett
 
Online Film & Television Association, 2017
OFTA Film Hall of Fame : Motion Picture
 
National Film Preservation Board, USA, 2018
National Film Registry : National Film Preservation Board
Finalement, le tournage de My Fair Lady fut loin d'être le rêve américain tant espéré. Il fut même très difficile et ponctué de querelles occasionnelles. Jeremy avoua plus tard : "Ce fut la pire des décisions que j'aie jamais prise ! Ce fut huit mois de frustrations. Cela paraissait être si beau au début. On m'avait dit que le rôle du jeune premier serait mis en valeur. Mais ce ne fut pas le cas."
 
Malheureusement, l'intuition de Jeremy se révéla exacte. Rex Harrison ne pouvait pas imaginer qu'un simple second rôle puisse chanter dans "SA" rue. L'immense maquette de Wimpole Street où habitait le Professeur Higgins ressemblait davantage à la rue principale de Dodge City, lieu où Harrison se tenait prêt à la confrontation.
 
Cela n'amusa par Jeremy: "Je regardais Rex - en pensant 'Vieux singe !' - Je demandais : "Et que va-t-il arriver maintenant, allons-nous chanter dans un hangar glacé ? Où dois-je aller chanter cette chanson si je ne peux pas la chanter dans la rue ? Je parle de "CETTE RUE". Faut-il que je grimpe le long de la gouttière et chante sur toit ? Ou bien dois-je aller chanter au sous-sol ? "
 
Il fallut construire une seconde maquette de Wimpole Stree afin que Jeremy puisse chanter "On the Street Where You Live" sans gêner la prestation de  Rex Harrison "I've Grown Accustomed to Her Face".
 
Heureusement Jeremy se lia d'amitié avec d'autres acteurs anglais pendant le tournage, tels que Gladys Cooper ou Mona Washbourne. Quant à Rex Harrisson, il ne se montra pas aussi aimable. Jeremy expliqua qu'un jour il arriva avec un gros rhume, le teint pâle et blafard, le nez rouge comme du bacon... tandis que Rex Harrisson était là, bronzé, élégant et en pleine forme.
 
Ce dernier déclara en voyant Jeremy : "Parfait. Il n'a pas besoin de maquillage!"  Jeremy réalisa : "J'aurais dû deviner que les choses allaient mal tourner dès cet instant... "
Les critiques du San Francisco Chronicle se montrèrent élogieuses à l'égard du jeune acteur : "Jeremy Brett, un radieux jeune anglais aux yeux clairs, a quitté le théâtre londonien pour venir à Hollywood jouer Freddie Eynsford-Hill dans My Fair Lady. Il s'agit d'un jeune homme désœuvré qui devient entièrement et excessivement dévoué à Eliza Doolittle, chante "On the Street Where You Live" en la poursuivant de ses attentions et qui est presque sur le point de l'épouser."
 
On peut lire dans un article : "Jeremy Brett est poli et attentionné ; il a de l'humour et un esprit plein d'entrain ; il a remporté le rôle de Freddie dans "My Fair Lady" sur une quarantaine d'autres jeunes gens britanniques."
 
Jeremy raconta les problèmes que connut Cecil Beaton, responsable des costumes et des décors, lors du tournage. Beaton avait pour modèles des figurantes européennes à la taille de sylphides, vêtues de ses  tenues raffinées. Mais ces "extras" logées dans les hôtels à proximité, coûtaient trop cher à la production. Elles furent remplaçées par des reines de beauté américaines aux poitrines généreuses choisies par le Central Casting. Cecil Beaton fut indigné. "Il se tenait à la porte du studio et arrachait les vêtements de toutes celles qui arrivaient. Nous ne pouvions plus filmer ! Avec tous ces "avantages" - vous voyez ce que je veux dire - qui jaillissaient de ces robes élégantes... - c'était impossible ! Un moment terriblement comique !"
La célèbre robe noir et blanc de Cecil Beaton, portée par Audrey Hepburn, dans les scènes d'Ascott, a été vendue aux enchères en 2004, pour 100.000 $.
 
Mais ces bons moments furent un jour bouleversés par un évènement tragique de l'histoire : l'assassinat du président John Fitzgerald Kennedy, le 22 Novembre 1963. Jeremy apprit la nouvelle en plein tournage : "Nous étions en train de filmer la scène où Eliza retourne à Covent Garden avec Freddy, quand quelqu'un s'est précipité vers la voiture en disant que le Président John F. Kennedy avait été assassiné. Nous nous sommes assis dans la voiture, les stores baissés, nous étreignant l'un l'autre en pleurant sur le plateau sept de la Warner Brothers."
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