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L'HISTOIRE
(18 Septembre 1926)
Une distinguée vieille dame, Mary Maberley, sollicite le conseil de Sherlock Holmes. Un acquéreur anonyme lui a proposé un prix très disproportionné pour racheter sa propriété des Trois Pignons et tout ce qu'elle contient. Ayant d'abord accepté, elle s'est ravisée, tenant à conserver ses souvenirs personnels.
Maintenant elle ne cesse d'être harcelée pour vendre. Holmes accepte de l'aider. Il prend même l'affaire très au sérieux, quand le boxeur Steve Dixie le menace en lui intimant de laisser tomber. Aux Trois Pignons, Mrs Maberley raconte la fin tragique de son petit-fils Douglas, qui a emporté avec lui le secret de sa mort.
La découverte d'un portrait de femme au regard étrangement mutilé met Sherlock Holmes sur la piste. Grâce à l'informateur mondain Langdale Pike, il apprend qu'il s'agit d'une aventurière sans scrupules, Isadora Klein. Dévoreuse d’hommes et avide d’argent, elle est sur le point d'épouser le jeune duc de Lomond. Mais avant tout, elle doit absolument récupérer le manuscrit de Douglas qui l'accuse de l'avoir tué. Malheureusement, le courageux Watson ne parvient pas à empêcher qu'elle ne le fasse voler. Holmes possède un ultime atout pour mettre un terme à ses agissements funestes. Il détient le dernier feuillet écrit par Douglas...
PHOTOS DE PRESSE ET DE TOURNAGE
Le chroniqueur mondain, le suave et intriguant Langdale Pike, entretient une relation singulière avec Holmes. Il l'appelle par son prénom (ce que Watson ne fait jamais) et même "dear boy". Tous deux semblent très bien se connaître, échangeant des propos ironiques comme de vieilles connaissances. Cela laisserait supposer qu'ils ont fréquenté la même université. Leur relation rappelle celle du détective avec son frère Mycroft.
Leur premier rendez-vous fait écho à  la scène de déduction entre les deux frères, au Diogenes Club, dans l'Interprète Grec.  Peter Wyngarde (Langdale Pike) est connu pour son rôle de Jason King dans les années 1969/72 pour la série 'Department S'. Il fut également le Baron Gruner, dans une adaptation de "L'Illustre Client" en 1965.
 
L'actrice qui joue Dora est la fille d'Edward Hardwicke, Emma. L'actrice Mary Ellis avait joué Lady Florence, dans le long métrage "Le Mystère de Glavon Manor" de 1993. Mrs. Mary Maberley fut ici son dernier rôle, à l'âge de 93 ans !
Le personnage de Douglas Maberley, dont le scénariste a développé le rôle afin d'émouvoir, sonne malheureusement faux par l'interprétation mélodramatique caricaturale de Gary Cady.
ALBUM PHOTOS DE L'ÉPISODE
L' Affaire des Trois Pignons
The Tree Gables
Saison  4 - Épisode 1 (1994)
Jeremy Brett ...  Sherlock Holmes
Edward Hardwicke ...  Dr. John Watson
Rosalie Williams ...  Mrs. Hudson
Claudine Auger ...  Isadora Klein
Gary Cady ...  Douglas Maberley
Mary Ellis ...  Mary Maberley
Emma Hardwicke ...  Dora
Caroline Blakiston ...  Duchess of Lomond
Ben Pullen ...  Duke of Lomond
Peter Wyngarde ...  Langdale Pike
Steve Toussaint ...  Steve Dixie
Producteur :June Wyndham-Davies, Sally Head
Réalisateur :Peter Hammond
Scénariste :Jeremy Paul
Décorateur :Michael Young
Musique :Patrick Gowers
38ème épisode tourné
1ère diffusion : Angleterre: 7 mars 1994 - ITV Network (36ème épisode diffusé); Etats Unis: 4 janv. 1996 - WGHB; France: 25 oct. 1996 - FR3 (38ème épisode diffusé)
Durée: 50 min 35 sec
ÉCHOS DE TOURNAGE
La scène du bal costumé met en évidence la marginalité de Holmes qui, comme le dit Pike, refuse de s'abaisser à satisfaire aux rites récréatifs de l'establishment et ne se costume pas. C'est bien sûr lui que l'on remarque le plus... ce que ne manque pas de faire Mrs Klein !
 
Jeremy était en désaccord avec la séquence où Watson reste seul chez Mrs Maberley. Pour lui, Holmes se devait d'être également présent et ainsi protéger son ami, qui manque ensuite de se faire tuer. L'acteur imagina des répliques pour manifester davantage l'attachement de Holmes envers Watson. Par exemple, avant sa confrontation avec Isadora Klein, le détective demande à Watson de l'attendre. Se retournant brusquement vers lui, il désigne sa main bandée, et lui promet d'obtenir réparation. Jeremy aimait ces petites touches qui en disent long sur leur amitié. De même il dit "mon ami, John Watson" en faisant face à Mrs Klein.
 
Quelques touches d'humour tout de même avec la réaction de Mrs Hudson face à Steve Dixie, et un joli moment de tendresse quand Sherlock Holmes l'enveloppe de son châle avant de s'éclipser. Mais les séquences où Holmes est malmené par Dixie ou raille Watson contusionné, ne sont guère plaisantes.
Conan Doyle: Les Trois-Pignons 
VIDEO CLIP
UN HOLMES BIEN MALADE...
L'Affaire des Trois Pignons fut le premier épisode diffusé dans cette dernière saison. Il fut en réalité le troisième tourné. Cela explique que le spectateur soit d'emblée alerté par la dégradation physique de Jeremy, mieux en forme dans les épisodes suivants.
 
Le lithium prescrit pour sa maladie bipolaire avait attaqué son cœur et provoqué une rétention d'eau massive. Sa physionomie gonflée, son ankylose, son souffle court, dégradent considérablement l'image de Holmes naturellement si dynamique.
 
Mais plus grave, il est évident que Jeremy est bien trop faible et malade pour être en état de jouer. C'est durant cet épisode qu'il fut le plus mal. Il prend beaucoup de  poids et perd toute sensation dans les jambes.
 
Pendant le tournage, en Septembre 1993, il s'évanouit à plusieurs reprises et dut être hospitalisé. De retour sur le plateau, il devait se reposer en fauteuil roulant entre les prises et s'aider d'un masque à oxygène pour respirer. Au bout de ses forces à la fin du tournage, il retourna plus d'un mois à l'hôpital.
EPISODE  PRECEDENT
EPISODE SUIVANT
Les Mémoires de Sherlock Holmes (1994)
Peter Hammond se laisse aller à sa prédilection pour les jeux de reflets dans les miroirs, les gros plans, cherchant à tout prix l'angle de caméra le plus insolite, ce qui aboutit à une lourdeur stylistique.
 
Pathos des scènes de l'agonie de Douglas Maberley, outrance de la confrontation entre Holmes et Isadora Klein, affectation de la découverte du médaillon dans le kiosque... partout le ton mélodramatique gâche les temps forts de l'épisode. Entravé dans sa liberté de mouvement, Jeremy force son jeu pour donner plus de vigueur à son personnage. Mais son excès de théâtralité nuit au naturel. Les autres personnages paraissent surjoués. Dernière estocade, le ton faux de la voix de doublage  française de Jeremy !
 
Jeremy Paul, s'efforçant de pallier les faiblesses du récit, a rendu le dénouement acceptable, car Holmes contraint la destructrice d'hommes à rompre ses fiançailles avec le Duc de Lomond, la privant ainsi de l'homme convoité et d'une vertigineuse ascension sociale.
 
Le scénariste a aussi tenté d'étoffer et de corser l'intrigue, mais avec un succès inégal. Pour introduire un peu d'action, Watson prend le relais d'un Holmes déficient mais manque de punch et ses erreurs grossières lui valent un échec cuisant.
Parfaitement conscient qu'il ne pouvait plus interpréter correctement son personnage, Jeremy souhaita s'en excuser. Il publia en post-scriptum d'une lettre du 9 Novembre 1993 (préface de "The Television Sherlock Holmes" de Peter Haining) :
 
"Je m'excuse de ne pas être aussi svelte que je l'ai été dans les vingt derniers films. Malheureusement c'est en raison de ce qui a été tout récemment diagnostiqué comme une insuffisance cardiaque. Je prends à présent de la digitaline et des diurétiques, et on m'a dit que, dans un avenir assez proche, je serai mince à nouveau."
Sincèrement, Jeremy Brett.
 
Jeremy n'était plus que l'ombre de lui-même. Mais malgré son épuisement, son Holmes reste encore être formidablement imposant.
UN ÉPISODE PÉNIBLE
Il est navrant de constater que cet épisode est l'un des plus mauvais de toute  la série. L'histoire est peu intéressante, l'intrigue confuse, le scénario alambiqué. On pourrait croire que l'état de Jeremy ait affecté l'ensemble de la production.
Adapter Les Trois Pignons était une mission périlleuse, car la nouvelle originale figure parmi les moins réussies de Conan Doyle, notamment à cause de la minceur de son intrigue, du racisme de sa première scène et du laxisme incompréhensible de Holmes face au crime cynique d'Isadora Klein.
Doyle présente une étude de mœurs et met en évidence la décadence d'une certaine frange de la bourgeoisie. L'histoire aborde le thème des ravages du temps, évoque des êtres et une époque en voie de disparition. La morbidité du sujet ne fait qu'ajouter au malaise du spectateur.
 
Sans doute pour étoffer et enjoliver cette faible histoire, la réalisation s'est voulue somptueuse, mais finit par s'égarer. La surenchère de mise en scène, de scènes outrancières, d'effets de style, la débauche de décors, se révèlent finalement préjudiciables.
LIEUX DE TOUNAGE
 
Le tournage eut lieu en grande partie à Lyme Park pour le château du duc de Lomond, un grand domaine de 700 hectares, situé non loin de Manchester et au sud de Disley, dans le Cheshire.
Au cœur du parc, Lyme Hall est une somptueuse demeure du 18ème siècle avec des intérieurs d'époque du  18ème et 19ème siècles. Le domaine a été cédé au National Trust en 1946 par le 3e baron Newton.
 
D'autres somptueuses demeures ainsi que leurs parcs ont été également choisis comme décors :
Heaton Park, Middleton Road, Higher Blackley, Manchester, Greater Manchester;
 
Heaton Hall, Heaton Park, Middleton Road, Higher Blackley, Manchester, Greater Manchester;
 
Grimsditch Hall, Whitley, Warrington, Cheshire;
 
Tatton Park, Knutsford, Cheshire.
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