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Franz Lehár (1870-1948) est un compositeur autrichien d'origine hongroise, célèbre pour la plus connue de ses opérettes "La Veuve joyeuse" (Die lustige Witwe) et à moindre degré "Le Pays du sourire" (Das Land des Lächelns).
 
Le livret de cette opérette en trois actes a été écrit par Victor Leon et Léo Stein d'après la comédie d'Henri Meilhac "L'Attaché d'Ambassade" (1861). La première représentation eut lieu à Vienne, le 30 décembre 1905 au Theater an der Wien.
 
Le triomphe est immédiat et l'Europe l'accueille à son tour. Flers et Caillavet écrivent une version française dont la première a lieu le 28 avril 1909 à l'Apollo. La Veuve joyeuse a été jouée plus de 300 000 fois entre sa création et la mort du compositeur en 1948 !
 
L'opérette est toujours régulièrement produite en Europe, à New York, au City Opera et au Metropolitan. Très souvent adaptée au théâtre ou au cinéma par d'illustres réalisateurs (Erich von Stroheim, Ernst Lubitsch, Curtis Bernhardt) l'opérette a fait également l'objet de nombreuses adaptations sous forme de ballets. L'histoire peut alors être légèrement modifiée, l'intrigue, le pays, les noms et les titres des personnages varient d'une version à l'autre. Très connue, la "Veuve Joyeuse" reste l'une des opérettes les plus populaires. Tout le monde connait ce titre et peut fredonner au moins l'un de ses airs !
La Veuve joyeuse (opérette)
The Merry Widow
FILM SUIVANT
The Merry Widow
La Veuve Joyeuse
Opérette de Franz Lehar
- 25 Décembre 1968 - BBC
Rôle: Comte Danilo
FILM PRECEDENT
Sous l'étincelant vernis de la comédie et du cadre enchanteur, percent les duperies amoureuses, et l'ironie de la confusion des sentiments...
 
À l'ambassade d'un royaume mythique, le comte Danilo Danilowitsch se voit confier la mission de séduire la belle et riche veuve du banquier de la cour, Anna Glawari, exilée à Paris. Il doit même, pour raison d'Etat, l'épouser et la ramener au pays, elle et sa fortune !
 
Danilo fait la sourde oreille. Jadis, il était amoureux d'Anna, mais son père avait refusé qu'il épouse celle qui n'était alors qu'une modeste fille du peuple. Malgré le temps écoulé, les évènements vont montrer que tous deux n'ont cesser de s'aimer comme au premier jour.
 
Danilo hésite cependant à avouer ses sentiments de peur d'être pris pour un coureur de dot. Anna quant à elle, attend de sa part qu'il se déclare et lui dise "Je t'aime" pour l'épouser.
 
Après maintes péripéties et intrigues, la veuve deviendra la comtesse Danilowitsch et ses biens rentreront au pays. Tout se termine à Paris dans la liesse et la fête chez le célèbre Maxim’s.
Cette somptueuse opérette a été diffusée par la BBC à l'occasion de la soirée de Noël 1968. Les rôles principaux à la télévision étaient tenus par la soprano américaine, Mary Costa, qui jouait "Anna" et Jeremy Brett en séduisant "Danilo".
 
Mary Costa était la voix de la Princess Aurora dans "La Belle au Bois Dormant" de Walt Disney et son Prince Charmant, Bill Shirley, a doublé Jeremy dans "My Fair Lady".
 
La production fut ensuite enregistrée pour le disque dans le studio Abbey Road à Londres, les 28/06 et 08/07/1968. Jeremy reprit son rôle avec pour partenaire la célèbre soprano colorature australienne June Bronhill.  June Bronhill (1929-2005) réalisait ici son second enregistrement de "La Veuve Joyeuse" pour EMI.  Il est considéré comme l'une des meilleures versions anglaises avec de prestigieux interprètes.
 
Cette version est disponible en CD audio (Amazon). On peut y lire le commentaire : "Bien que n'étant pas chanteur en tant que tel, Jeremy Brett dégage un charme romantique et sait mettre en valeur sa prestation. La partition monte parfois un peu haut pour lui, mais il est excellent dans l'air célèbre d'ouverture (I'm Off to Chez Maxime) transposé un ton plus bas."
Love Unspoken
Finale Acte II
I'm Off To Chez Maxim
Finale Acte I
You're back where you first began
Jogging in a One-Horse Gig
Musiques et paroles d'airs célèbres avec Jeremy Brett :
Un doute subsiste quant à la réalisation de la version télévisée de l'opérette. Elle est attribuée à John Gorrie sur IMDb, mais il semblerait que ce soit plutôt son assistant, Rudolph Cartier.
 
Charles Castle a ainsi décrit que "La Veuve Joyeuse a duré et vécu pendant plus de deux heures. Nous avons eu six semaines de répétition en studio. L'orchestre était dans un studio et le plateau dans un autre complètement différent. Il y avait un casting international, avec les acteurs principaux et les chanteurs à l'image et hors caméra."
 
"Cartier, qui était complètement maître de l'éclairage et des détails de chaque objectif pour chaque caméra et connaissait aussi par cœur la partition et le rôle de chaque chanteur. Il a montré une capacité formidable à coordonner tous les éléments disparates. "
 
"Brett a été choisi pour jouer Danilo. Il avait le physique et le charme nécessaire pour le rôle, mais manquait d'une voix  particulièrement puissante. Cependant, Cartier réussit à obtenir de lui une performance parfaite que personne d'autre n'aurait pu réussir."
Dans son autobiographie, l'acteur Robert Stephens, meilleur ami de Jeremy, a raconté deux anecdotes amusantes à propos de The Merry Widow :  
 
"Je n'ai jamais été jaloux professionnellement de quiconque, ni de Brando, ni de Larry (Laurence Olivier), ni de Robert de Niro. Sauf une fois, de Jeremy Brett. Jeremy est mon plus vieux copain, et quand il a joué Danilo dans "La Veuve Joyeuse" à la télévision avec la chanteuse d'opéra Mary Costa, il était fantastique et chantait magnifiquement (après seulement trois mois de cours intensifs) il m'a rendu fou de jalousie. "
 
Robert Stephens se souvenait également d'une désastreuse fête d'anniversaire alors que son mariage avec Maggie Smith commençait à se détériorer : "Nous sommes tous rentrés à la maison pour nous réchauffer et boire encore un peu. Jeremy a mis son propre disque de "La Veuve Joyeuse" et a commencé à chanter avec lui-même. Maggie fut effectivement très en colère. "
Bien que Jeremy ne soit pas un chanteur professionnel, il connaissait parfaitement la musique pour avoir tenu le solo de la chorale d'Eton durant sa jeunesse.
 
À  l'époque, il ambitionna même de devenir chanteur et se produisit avec succès dans plusieurs comédies musicales sur les scènes londoniennes (Meet me by Moonlight en 1957, Marigold en 1959, Johnny the Priest en 1960) avant de se consacrer entièrement à sa carrière d'acteur.
 
Il étudia très sérieusement sa partition pour tenir le rôle principal de baryton léger, au dessus de sa tessiture naturelle, aux côtés d'une chanteuse d'opéra de métier.
 
Mary Costa a rappelé dans un article paru dans "Opera News" en Mars 2000 : " Tous les amis [de Jeremy] de l'Old Vic m'avait entendue dans la Traviata, ainsi Jeremy voulait être sûr de pouvoir vraiment chanter le rôle de Danilo. Il a travaillé très dur. Jeremy voulait que Ralph Richardson, John Gielgud et tous ses copains le regardent."
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