LA MORT DE SHERLOCK HOLMES
Conan Doyle, établi comme médecin ophtalmologuiste à Londres depuis 1891, consacrait tout son temps libre à l'écriture, ne recevant quasiment aucun patient, comme il le dit dans son autobiographie. Malgré le succès foudroyant des Aventures de Sherlock Holmes, il souhaitait que son nom demeure associé à des œuvres littéraires plus "sérieuses".
Ainsi en novembre 1891, il écrit à sa mère : "Je réfléchis à tuer Holmes... le liquider corps et âme. Il me détourne l'esprit des meilleures choses". Il l'avait prévenue qu'il envisageait la mort de son héros encombrant dans la sixième aventure.
Mme Doyle lui répondit : "Faites comme bon vous semble, mais le public ne le prendra pas de gaieté de cœur". Pour l'en dissuader, elle se mit alors en peine de lui trouver des intrigues et lui proposa notamment les Hêtres-Rouges. Grâce à ses supplications, Sherlock Holmes obtint un sursis.
Au bout du compte en décembre 1893, son créateur jugea qu'il l’accaparait trop et lui faisait perdre le temps précieux qu'il aurait pu consacrer à ses œuvres importantes et en particulier ses romans historiques. Car à cause du succès de Holmes, il n'avait pu réellement se vouer à sa passion pour l'histoire. Cette fois dans The Final Problem, Conan Doyle décida de l'occcire dramatiquement en le précipitant du haut des chutes du Reichenbach.
Quelques années plus tard, rattrapé par le succès et les enjeux financiers, le romancier sera contraint de le faire revenir d'entre les morts et ramener Sherlock Holmes à la vie !