television
 
A l'origine "Haunted" était une série britannique spécialisée dans le genre surnaturel et horreur, diffusée à la fin des années 60 sur la BBC et produite par Granada.
 
L'idée de refaire une série de Ghost Story à l'exemple de la BBC fut reprise par ITV, très éphémèrement, avec deux épisodes de 50 min produits par Granada Television et diffusés en 1974.
 
L'épisode "The Ferryman" réalisé par John Irvin, est l'adaptation par Julian Bond du roman d’horreur de Sir Kingsley Amis "The Green Man" écrit en 1969. Ce romancier anglais (1922-1995), critique et professeur, écrivit plus de vingt romans, poésies, nouvelles, scénarios (James Bond) et essais.
 
The Ferryman constituait l'une des deux "Ghost Story" diffusées sous la bannière "Haunted" pendant la période de Noël 1974 avec The Poor Girl d'après une histoire de l'auteure Elizabeth Taylor.
FILM PRECEDENT
Haunted: The Ferryman 
FILM SUIVANT
CLIP : "The Towel Scene"
Kingsley Amis
Jeremy Brett ...  Sheridan Owen
Natasha Parry ...  Alex Owen
Lesley Dunlop ... Jill Attingham
Geoffrey Chater ...  Miles Attingham
Andrew Bradford ...  George Partridge
Ray Mort ... Fred Burge
Haunted : The Ferryman
- 12 Décembre 1974 - Granada Television
Rôle: Sheridan Owen
Si comme moi, vous avez la chance de voir ce film, vous l'aimerez sûrement malgré ses défauts. À l'instar de tous les films de genre, il ne faut chercher ni logique, ni explication rationnelle, mais se laisser simplement porter par l'histoire.
 
The Ferryman crée une atmosphère mystérieuse et inquiétante, mais, malheureusement, l'intrigue reste trop confuse.
 
Les aspects angoissants ne sortent jamais d'une ambiguïté trouble tandis que le film se déroule à un rythme tranquille offrant tout de même quelques scènes de suspense mélé de quelques sourires. Malgré sa promesse initiale avec un début très intrigant, l'histoire est loin d'être horrifique et reste dénuée de vrais moments de peur.
 
Ses personnages de la vie ordinaire confrontés à l'étrange, font penser à une histoire de Robert Aickman, ouverte à des interprétations plus complexes et subtiles et  nous présentant à la fois des terreurs psychologiques et matérielles. C'est un conte fantastique intrigant mais trop nébuleux, en fait, on le regarde surtout pour la présence de Jeremy Brett, 41 ans à l'époque.
Jeremy Brett interprète le personnage principal, Sheridan Owen, un auteur bien établi et arrogant qui connait un grand succès avec son roman d'horreur  "The Ferryman".
 
Quand nous le voyons pour la première fois, Sheridan se regarde dans une interview qu'il a faite pour la télévision, rabrouant sa femme, Alex, quand elle vient le déranger.
 
Tandis que l'on bascule peu à peu avec lui du réel vers l'irrationnel, Jeremy déploie la palette de son talent dans ce rôle difficile et multiple.
 
Son personnage oscille entre certitude et doute, tendresse et peur, divagation et raison. Hanté par les visions des personnages qu’il a inventés, il craint le plus dangereux de ces fantômes, le sinistre passeur mort noyé, traditionnel symbole littéraire de l’Ange de la Mort. Car nous ne savons jamais réellement ce qui arrive à Sheridan.
 
Jeremy retrouve dans cette production Natasha Parry (qui joue sa femme Alex Owen) qui fut sa partenaire dans le film de 1963, "Girl in the Headlines". Tous deux très bons dans leurs personnages, jouent aux côtés de la  jeune Lesley Dunlop (Jill Attingham) dans l'un de ses premiers rôles.
Ex-directeur de la publicité devenu écrivain, les premiers livres de Sheridan Owen n'ont pas fait grand bruit. Mais son dernier roman "The Ferryman" est un coup de maître qui attire l'attention des médias, critiques et éditeurs, et connait un énorme succès.
 
Son bestseller raconte une histoire d’épouvante complètement différente de ses précédents ouvrages : la légende d’un passeur à l'origine d'atrocités commises dans une auberge appelée "The Ferryman". Le batelier viola et assassina plusieurs jeunes femmes puis plonga leurs corps dans la rivière voisine avant d'être retrouvé mystérieusement mort noyé lui-même. Depuis son spectre revient se venger chaque nuit du solstice d'été en noyant à leur tour ses victimes.
 
Interviewé à la télévision, le romancier précise bien que cette histoire est une pure fiction, et assure à la journaliste qu'il ne croit pas aux fantômes.
 
Pendant la séance de dédicaces fêtant son succès, journalistes et admirateurs assaillent Sheridan de questions et de compliments et le poursuivent sans relâche. Une vieille dame lui pose une question étrange et, Sheridan profondément las de tous ces empressements décide de s'éclipser avec sa femme, Alex.
Le couple décide de partir en amoureux  pour un road trip de quelques jours. Bientôt complètement perdus en pleine campagne, un orage particulièrement violent les oblige à faire halte dans une auberge isolée à l'enseigne du "Ferryman". Curieuse coïncidence...
 
Mais est-ce vraiment un hasard ? À mesure, tous deux vont découvrir avec effroi que le roman est en train de devenir réalité.
 
Les faits reflètent étrangement la fiction romanesque et la propre imagination de son auteur. L'auberge pittoresque située dans des lieux similaires en bordure de rivière, le cimetière avec la même pierre tombale gravée de la même inscription. Pire encore, tout le personnel de l'auberge porte des noms identiques et semble sortir directement des pages du livre. Le portier, le barman, le propriétaire de l'établissement, Attingham, et sa fille adolescente qui ressemble traits pour traits au portrait décrit par Owen.
 
Alex pense que les faits sont troublants, mais qu'il ne s'agit que d'une extraordinaire coïncidence ou que, peut-être, son mari connait déjà cet endroit sans s'en souvenir, ce qui aurait inconsciemment influencé son roman.
 
Sheridan a cependant la terrible impression qu'il se passe réellement quelque chose hors de ce monde. Rêve ou réalité ? Bientôt cauchemar quand il réalise que cette nuit a lieu le solstice d'été. Et si tous les protagonistes de son roman se matérialisent alors... À minuit selon la légende, le sinistre passeur reviendra et tuera à nouveau. Sheridan comprend avec horreur que la fille du propriétaire, Jill, sera sa prochaine victime.
 
Peut-il encore agir et changer le dénouement tragique de la légende ? Sheridan court un terrible danger car pour sauver Jill, il devra affronter le fantôme du passeur au risque de subir un destin pire que la mort.
L'histoire est loin d'être effrayante malgré quelques moments forts plus angoissants tel l'affrontement avec le passeur et le combat aquatique. Ainsi que des moments hauts en tension. Notamment la fameuse scène bien connue des brettiens sous le nom de "Towel Scene" qui a fait beaucoup jaser...
 
Sheridan/Jeremy sort de la douche dans le plus simple appareil et déambule dans la chambre sans rien porter d'autre qu'une Royal Velvet nouée autour des reins... Le suspense est intense : la serviette va-t-elle tenir jusqu'à la fin... ?
 
Quant à la fin du téléfilm elle-même, elle demeure très confuse. Comme Sheridan, nous sommes déconcertés par ce qui se passe et comme lui, nous ne comprenons pas vraiment ce qui arrive en fin de compte. C'est le plus gros problème de cette histoire qui aurait mérité un peu plus de temps et de clarté pour proposer un épiloque moins abrupt digne de ce nom. The Ferryman déçoit nos espérances en raison de la faiblesse de son scénario et de son manque de moyens.
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