Les Mémoires de Sherlock Holmes ont moins recherché l'authenticité de l'œuvre de Conan Doyle, mais en respectent cependant l'esprit. Dans cette saison, seul Le Cercle Rouge a été filmé dans des conditions presque normales avec le scénario adéquat, les deux acteurs principaux et Jeremy en relative forme. C'était l'un de ses épisodes préférés, car il révèle le côté sentimental de Holmes. La scène finale, qui était une idée de Jeremy, dévoile le détective submergé par l'émotion et ne pouvant contenir ses larmes dans la loge à l'opéra.
La description de Holmes est celle des derniers récits doyliens, un homme empreint de spiritualité, préoccupé de philosophie et de religion, capable de calmer d'un geste ou d'un regard les angoisses d'un client (Le Cercle Rouge). Jeremy souhaitait privilégier l'intériorité de Holmes, cependant il avoua plus tard avoir été insatisfait de certaines scènes ou regretté l'étrangeté de certains épisodes.
L'ultime épisode, La Boîte en Carton, signa l'arrêt définitif de la série. Il renoue avec la qualité des meilleurs épisodes. Jeremy à nouveau svelte et émacié apparait tel le Holmes des débuts et le sénario contient des moments très forts, en particulier le monologue final, cher à Jeremy, où Holmes s'interroge sur le sens de la vie.
La dernière saison a reçu un accueil très mitigé. Il serait vain de s'interroger sur le bien fondé d'avoir produit ou non, cette saison. Pour Jeremy lui-même sûrement pas, car il est allé au bout de sa résistance, et pour la série, elle s'avère de qualité inégale. Libre à chacun d'en juger...
En 1994, Jeremy dut se résoudre à arrêter définitivement de jouer Sherlock Holmes. Il annonça publiquement sa décision à l'occasion de la soirée du dixième anniversaire de la série. Malheureusement. L'acteur était en effet parvenu à une réconciliation tardive avec son personnage et à une paix avec lui-même. Ce fut le terme d'une grande aventure. L'ambitieux projet de Michael Cox de tourner l'intégralité du Canon, n'avait finalement pas pu se mener à bien... Si Granada avait filmé les soixante histoires de Conan Doyle, cela aurait constitué l'unique œuvre de cette ampleur jamais produite. L'esprit des séries ayant considérablement évolué depuis, cette adaptation restera peut-être la dernière. La série Granada demeure parmi les plus brillantes et novatrices. Elle est depuis devenue culte.